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Droits des personnes exilées à Rennes pendant la crise sanitaire

La recherche Covidexil porte sur les situations des personnes exilées durant la crise sanitaire à Rennes. Une équipe de recherche composée de membres de Coop’Eskemm et du laboratoire Arènes a tenté d’expliquer les évolutions des actions collectives développées à partir du premier confinement pour prendre en charge les besoins fondamentaux des personnes exilées.

Entre juin 2020 et novembre 2021, différentes enquêtes sur la précarité alimentaire, résidentielle et éducative ont été initiées. Elles ont permis de rencontrer des personnes exilées, des membres d’associations et des acteurs institutionnels.

Dans l’ensemble, les mesures exceptionnelles décidées pendant le premier confinement (hébergement de toutes les personnes à la rue, aides alimentaires accessibles sans condition par exemple) n’ont pas été maintenues dans la durée. Une fois la démonstration faite que la prise en charge des besoins urgents de l’ensemble des personnes précaires d’un territoire était possible, il était donc question de comprendre pourquoi cela ne pouvait pas être maintenu durablement.

Notre travail de recherche permet notamment d’expliquer que les prises en charge des besoins fondamentaux de toutes les personnes en précarité, indépendamment de leurs situations administratives ou de leurs conditions sociales et économiques, constituent plutôt des marqueurs des interventions des associations. Ce référentiel humanitaire de l’action associative s’oppose de manière relative à celui de la conditionnalité, permettant de qualifier une grande partie des actions des institutions.

Durant le premier confinement, un autre référentiel s’est plutôt imposé, celui de la gestion de crise. C’est dans cette perspective que toutes les personnes exilées et précaires ont pu voir leurs besoins fondamentaux être pris en charge. Une fois le premier confinement terminé et la phase dure de la crise dépassée, les référentiels d’actions, de la conditionnalité pour l’action institutionnelle et de l’humanitaire pour les associations, se sont réinstallés. Ce travail a fait l’objet d’un soutien de l’Agence Nationale de la Recherche.